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David Grann nous plonge dans une enquête aussi incroyable que vraie, celle que mènera le Bureau of Investigation (futur FBI) sous la férule du jeune et ambitieux EdgarJ. Hoover dans les années 1920 aux confins de l’Oklahoma. Sur ce territoire aride où le peuple Osage fut parqué, comme tant d’autres tribus indiennes ailleurs aux Etats-unis, s’abat une série de meurtres et disparations mystérieuses. Qui donc pourrait avoir intérêt à terroriser les Osages? Pourrait-il y avoir un lien avec le fait que ce territoire recouvre le plus grand gisement pétrolier des Etats-Unis et qu’il n’est pas inhabituel, là-bas, que les domestiques soient blancs ? Bizarrement, toutes les enquêtes locales échouent...
Grégory
Paru aux éditions Globe en mars 2018 et en édition poche en avril 2019. Existe aussi au format numérique.
Ma fille, le monde dans lequel tu as vu le jour te fera trébucher sur les lettres des ténèbres, mais avec la volonté de vivre que tu possèdes, tu choisiras de trébucher sur la voie des sommets et non des profondeurs.
Sara Omar nous livre un roman extrêmement fort et dur, inspiré de sa vie et de celles de tant d'autres femmes musulmanes de par le monde. C'est une lecture qui vous happe, c'est une histoire qu'on lit d'une traite en apnée, et c'est un livre nécessaire qui donne vie et voix à ces milliers de femmes et filles opprimées par l'extrémisme religieux.
Gawhar est la laveuse de mort de son village du Kurdistan, elle prend soin des corps mutilés et sans vie de femmes assassinées et abandonnées par leurs familles. Elle leur redonne une certaine dignité et humanité, elle leur offre un linceul et les accompagne par la prière dans leur retour à la terre. Gawhar est aussi la grand-mère maternelle de Frmesk, petite fille née avec une unique mèche de cheveux blancs, dont elle aura la garde pour la protéger de son père, soldat kurde engagé dans la guerre contre l'Irak, qui tue déjà à petit feu sa propre fille, Rubar, la mère de Frmesk. Heureusement, Frmesk évoluera dans un foyer où règne chaleur, amour et respect; et son grand-père, de confession zoroastrienne, est un libre penseur qui possède une magnifique bibliothèque et qui lui insufflera les valeurs de solidarité, de connaissances et de liberté. Malgré tout, en grandissant, l'étau se resserre autour de Frmesk, jusqu'à ce que l'impensable se réalise, dans le plus grand secret...
C'est ça, le coeur de tous les maux, mon fils. La perte de la virginité d'un homme ne compte pas. Seules les femmes et leur sexe peuvent être responsables de l'infamie qui s'abat sur une famille, et cette responsabilité est si lourde qu'elle peut toujours justifier qu'un homme ait recours à la violence ou au meurtre.
Premier tome d'une trilogie, ce roman a permis à l'autrice de revenir à la vie après une tentative de suicide et a la force des grands récits, sombre et lumineux à la fois. C'est un livre qui parle d'honneur, de déshonneur, de croyances et de tabous, de femmes courageuses dont la vie ne tient littéralement qu'à un fil. Indispensable.
Aujourd'hui, Sara Omar milite pour le droit des femmes musulmanes à travers le monde, elle est réfugiée au Danemark depuis le début des années 2000 et reçoit toujours des menaces de mort.
Catherine D.
Publié en octobre 2020 en grand format et en édition poche en septembre 2022, traduit du danois par Frédéric Fourreau. Existe également au format numérique.
Entre autres métiers, Olivier Norek a travaillé pendant quinze ans à la police judiciaire française. Voilà donc un milieu qu’il connaît bien et qu’il nous fait découvrir par ses enquêtes (Code 93, Territoires,…). Ce roman se déroule dans la “jungle“ de Calais. Plus que l’intrigue elle-même, on sent chez l’auteur une véritable envie de toucher, voire même d’informer le lecteur. Une écriture précise, un sens de la formule efficace, des personnages humains et touchants, voilà la recette d’Olivier Norek pour nous plonger dans ce no man’s land. Le désarroi et la peur de tous les protagonistes nous frappent à chaque page. Un livre que vous lirez d’un seul bloc et qui ne vous laissera pas indifférent !
Grégory
Paru aux éditions Michel Lafon en octobre 2017 et en édition poche en novembre 2018. Existe aussi au format numérique.
Dickson Steele est un vétéran de la Seconde Guerre mondiale. Il se fait passer pour un écrivain mais en réalité, il erre dans la ville et étrangle des jeunes femmes. Son voisin et ancien compagnon d’armes Brub est, lui, devenu inspecteur de police et enquête sur l’affaire de l’étrangleur… L’auteure nous dévoile petit à petit la personnalité d’un tueur en série, de sa monstrueuse nature, instaurant une tension croissante jusqu’à la toute fin du récit. Un passionnant thriller psychologique, fin et précis. Un des chefs-d’œuvre du genre, datant de 1947 et paru dans une nouvelle traduction.
Isabelle
Paru en édition poche en mai 2019. Existe aussi en livre numérique.
Si l’on s’arrête à la 1ère de couverture, un peu mièvre, ou au titre, on peut penser que ce roman est facile et à l’eau de rose. Erreur ! Violette est une belle personne qui accueille dans sa petite maison, les gens de passage ou les habitués et qui sait écouter leurs confidences, tristes ou heureuses. Elle est une personne simple qui veut rester debout malgré les difficultés et malheurs de sa propre vie. L’auteure nous parle de la mort, du vieillissement des personnes aimées, du temps qui passe, de la solitude mais aussi des reconstructions et renaissances après des drames. Le style est fluide et poétique et le récit rythmé. Il y a de la musique, de la tendresse et de l’empathie, du suspense, des histoires de vies entre les vivants et les morts mais sans pathos ni morbidité.
Isabelle
Paru aux éditions Albin Michel en février 2018 et au format poche en avril 2019. Existe aussi au format numérique.
C’est un moment dans la vie, c’est un retour pour la narratrice, aux sources de son enfance, oubliées, enfouies dans sa mémoire. Julie Wolkenstein raconte la rencontre de deux chercheurs, Paul et Sophie, comme dans Les vacances de la comtesse de Ségur. Paul est un jeune chercheur qui consacre sa thèse à des films introuvables, Sophie, presque à la retraite, est une spécialiste de la comtesse de Ségur. Tous deux s’intéressent à l’adaptation, par le cinéaste Eric Rohmer, des Petites Filles Modèles, film qui n’a jamais vu le jour. Et les voici partis sur les routes de Normandie, à la recherche d’explications. Un road-movie savoureux, plein d’humour.
Véronique
Paru aux éditions P.O.L. en août 2017 et au format poche chez Folio en mai 2019. Existe aussi au format numérique.
Abordant les thèmes de la légende, du progrès scientifique et des luttes sociales, ce roman est un plongeon original dans l’Angleterre victorienne, en compagnie de personnages modernes et intelligemment écrits. Pour les amateurs de romans historiques et de personnages féminins durs à cuire. Coup de cœur.
Hélène
Traduit de l'anglais par Christine Laferrière. Paru en grand format aux éditions Christian Bourgois et en janvier 2018 et en édition poche. Aussi disponible en livre numérique.
Cette parution en poche tombe à point pour les vacances d’été. Ce premier roman, ancré dans la nature, aborde les thèmes de la famille, du souvenir et du renouveau, le tout mené par l’écriture presque hypnotique d’Emily Ruskovich. Idaho est un livre que l’on dévore et qui reste en tête longtemps après l’avoir refermé.
Hélène
Paru en mai 2018 en grand format et en poche en juin 2019, aux Editions Gallmeister. Existe aussi au format numérique.
Voici un excellent roman américain qui nous transporte dans une histoire familiale complexe, une vaste fresque romanesque où la petite histoire (celle de la famille du narrateur) et la grande Histoire (celle des Etats-Unis d'Amérique du XXe et du XXIe siècle) se rejoignent. Nathan Hill signe un premier roman dense aussi abouti qu'audacieux. Passionnant ! Prix Folio des libraires 2019.
Delphine
(Traduit de l'américain par Mathilde Bach. Paru aux Editions Gallimard en août 2017, et en version poche chez Folio en août 2018. Existe au format numérique)
Mercy, Mary, Patty, ou trois jeunes femmes qui ont osé défier la société bien-pensante dans laquelle elles ont été éduquées pour rallier la cause de ceux qui les ont kidnappées : les deux premières au XVIIe et XVIIIe siècle, la troisième au XXe siècle. Et c’est autour de cette dernière que les recherches menées par Gene Neveva, professeure universitaire américaine exilée pour un an dans les Landes françaises, et Violette (rebaptisée Violaine), son assistante française, vont se focaliser. Patty, pour Patricia Hearst, cette héritière de 18 ans qui sera enlevée par un groupuscule révolutionnaire en février 1974 et qui va progressivement embrasser leurs idéaux, jusqu’à manier les armes lors d’un braquage quelques semaines plus tard. En cavale, elle sera finalement arrêtée en 1975 et, en prévision du procès, les avocats du clan Hearst vont chercher à s’entourer de spécialistes en tous genres, dont Gene Neveva, avec la mission toute délicate de prouver que Patty (devenue Tania au sein du groupuscule) a subi un lavage de cerveau et qu’elle est victime du syndrome de Stockholm. C’est avec le regard tendre et naïf de Violaine que Neveva va revisiter toute cette affaire, cette même Violaine/Violette dont la vie va être à tout jamais bouleversée par cette quinzaine vécue en-dehors du temps. Les conclusions de Gene Neveva sont fortement attendues dans ce procès, car elle-même a tourné le dos à l’establishment et a acquis une certaine célébrité dans son pays…
Dans ce nouveau roman qui mêle subtilement réalité et fiction, il est question de rencontres, de liberté et d’emprisonnement, et à travers ces trois, voire six personnages féminins (féministes ?) réels et fictionnels, Lola Lafon questionne habilement les conséquences de l'anti-conformisme et les peurs qui l'accompagnent, cette crainte à l'encontre de celles qui défient les lois "naturelles" et qui va mener la petite fille riche devant un tribunal sans savoir précisément de quelle nature est son crime, puisque la seule revendication de Patricia Hearst était sa soif de liberté… Grâce à cette lecture, notre connaissance de cet épisode qui a marqué l’adolescence des jeunes Américain-e-s s’en trouve enrichie et on a envie de mener ses propres recherches pour comprendre à quel moment tout bascule, ce point de non-retour qui nous fait tourner le dos à nos origines et à notre vie d’avant. Fascinant, ce roman à voix multiples met en lumière de façon singulière et percutante ces destins de femmes libres, qui ont traversé les siècles, et qui continuent de questionner la condition féminine actuelle.
Catherine D.
Paru en mai 2019 (Babel). Aussi disponible en format numérique.
Le roman tourne autour de deux femmes, Adèle, 17 ans et Dora, de 13 ans son aînée. Adèle vit avec sa mère, Rosaria et sa soeur Jessica "quinze ans, tartinée de fond de teint, avec une minijupe qui laissait voir sa culotte, dès qu'elle se penchait, un papillon tatoué dans le cou". Elles habitent aux "Lombriconi", près de Bologne, un ensemble de tours, "Huit cents mètres de longs, énorme : six cent soixante-douze appartements, cinq étages, vingt-huit escaliers". Avant le départ de leur père, elles habitaient dans un joli quartier. Et Adèle est enceinte d'un bébé qu'elle ne désire pas vraiment. Dora est professeur de lettres, dans un lycée renommé du centre de Bologne. Elle a épousé le beau gosse du collège, mais ce qui lui manque par dessus tout, c'est d'être mère. Tout son être aspire à la maternité qui semble lui être refusée, ce qui mine son couple à petit feu. Autour d'elles gravitent le beau Manu, petit ami d'Adèle et père de l'enfant à venir, et Zeno, le voisin, élève studieux des "Lombriconi", amoureux secret d'Adèle...
Silvia Avallone nous avait déjà séduit par son roman D'acier, récit planté dans la cité industrielle de Piombino en Toscane. La vie parfaite s'inscrit de nouveau dans l'Italie contemporaine, dans une société en crise, décrit des êtres fragilisés par des enfances fracassées, aux avenirs plus qu'incertains, des vies brisées, chacun aspirant à vivre un petit bout de ce que serait "une vie parfaite". D'une écriture parfaitement maîtrisée, ce roman social est aussi empreint d'une grande tendresse et offre de très belles pages sur la maternité.
Véronique
Paru en avril 2018, traduit de l'italien par Françoise Brun, existe aussi sous format numérique.
Lorsque Maddy et Dalton se rencontrent, c'est une évidence, comme le nez au milieu de la figure : ils s'aimeront d'un amour pur, pimenté d'un humour sauvage, au gré des descentes de rivières sinueuses et de poissons pêchés comme des trophées. Et puis, la vie s'ébroue, se carapate, c'est la sortie de route pour Mad qui, alors qu'elle est enfin enceinte de ce premier enfant qu'ils attendent depuis plusieurs années, se découvre atteinte de la sclérose en plaques... C'est toute la force et le talent de Pete Fromm de nous plonger dans un mélodrame qui se joue des codes, sans être larmoyant ni englué dans le pathos. Mad et Dalt vont affronter la maladie en continuant de rire à leurs blagues pas si subtiles que ça mais si importantes pour faire face à la déchéance du corps et de la mémoire de Mad, ils auront deux enfants, déménageront, changeront de métier, mais en s'aimant toujours plus fort au gré des nombreuses remises en question que traversera leur couple profondément uni.
D'une écriture limpide comme l'eau qui scellera leur amour éternel, ce roman nous emporte avec lui et on se prend à glisser avec eux dans les rapides du Wyoming, à subir le sort qui s'acharne et à mettre de l'amour dans les gestes quotidiens. Un roman intense, qui perdure dans nos mémoires longtemps après l'avoir refermé...
Catherine D.
Paru en mars 2019 (Totem), traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Juliane Nivelt. Existe aussi au format numérique.
Peut-on sérieusement mener à terme des études barbantes de droit, quand on est amoureux de Tante Julia (qu’on commence par emmener au cinéma...) et qu’on est, de surcroît, embarqué dans l’aventure de Radio Panamericana en compagnie de Pedro Camacho, un OVNI de la création littéraire à la mitraillette ?
Dans cette saga jubilatoire teintée d’humour noir, le prix Nobel péruvien nous brosse une galerie de portraits inoubliables du Lima des années 1950.
A (re-)découvrir.
Véronique
Les Frères Sisters, Eli et Charlie, sont deux tueurs professionnels aux services du Commodore qui les envoie, une fois de plus (la dernière?), à la poursuite d'un certain Hermann Kermit Warm, chercheur d'or, pour l'exécuter après avoir récupéré ce qu'il avait supposément volé. Le décor est planté, nous sommes bien plongés dans un western qui respecte les codes du genre, mais un western aussi complètement décalé ! Celui-ci est d'ailleurs davantage encore la description d'une époque révolue, celle de la Ruée vers l'or, des progrès technologiques et des avancées notoires en termes d'hygiène, comme l'usage de la brosse à dent et du dentifrice qui offre au lecteur de bons moments d'hilarité ! Eli est le "bon" méchant, le narrateur de cette histoire qui tombe amoureux de chaque femme rencontrée lors de leur périple plutôt sanglant, tandis que Charlie a la gâchette facile et peu d'états d'âme. Malgré tout, ces deux-là sont liés par un amour inconditionnel et l'on suit avec un plaisir non dissimulé leur chevauchée jusqu'en Californie. Le ton est juste, l'écriture limpide, et cette lecture, jubilatoire !!
Catherine D.
Paru au format Babel en septembre 2018. Existe aussi au format numérique.
Voici un roman noir haletant où l'on suit Angel Dare, ancienne actrice de charme reconvertie en agent pour les filles du métier. Un beau jour, elle se retrouve embarquée contre sa volonté dans une sordide affaire d'argent volé, lié à un trafic pas très net impliquant des ex-collègues du porno...
Money shot est un road trip au rythme effréné motivé par le désir de vengeance, mené par une héroïne qui n'a pas froid aux yeux. Une belle découverte, désormais disponible dans la super collection Totem, et dont la suite vient de paraître chez Gallmeister.
Hélène
Traduit de l'américain par Christophe Cuq. Paru en mai 2018, aussi disponible en version numérique.
Mikel Santiago est un auteur espagnol qui nous emmène au coeur de l’Irlande dans ce premier roman/thriller qui est une vraie réussite. Peter Harper est un compositeur en panne d’inspiration et fraîchement divorcé. Pour changer d’air, il décide de louer une petite maison sur la côte irlandaise. Il arrive dans une région plutôt accueillante, se lie d’amitié avec ses voisins. Mais Peter devient malheureusement sujet à de fortes migraines cauchemardesques, ce qui va ruiner son séjour. Avec beaucoup de subtilité, l’auteur introduit une légère pointe de paranormal et parvient à tenir le lecteur en haleine de bout en bout.
Catherine
Paru au format poche en janvier 2018. Existe aussi au format numérique.
Hervé Le Corre n’a pas son pareil pour nous plonger dans des univers sordides,
où chaque personnage tient le cap de sa vie comme il peut, toujours à la limite
d’une rupture… Roman noir, un peu social, à l’écriture tranchante et juste.
Coincé dans une maison perdue de la campagne girondine avec sa belle-famille,
Franck, qui vient de sortir de prison, ne sait comment tuer le temps. Franck va
replonger et les évènements vont le dépasser. Un roman qu’on lit d’une traite !
Grégory
Paru au format poche en janvier 2018. Existe aussi au format numérique.
Mathilde est la fille des tenanciers du café Le Balto, au coeur d’un petit village de province. Lorsque ses parents sont touchés par la tuberculose, la vie bascule et Mathilde tente envers et contre tout de maintenir sa famille en lien.
Nous sommes dans les années 1950, c’est le début des Trente Glorieuses qui ne sont pas glorieuses pour tout le monde... L’auteure dépeint magnifiquement une époque, l’écriture est fluide et belle. Et malgré la dureté de l’histoire, nous sommes face à un roman lumineux : le personnage de Mathilde rayonne de rêves, d’illusions, d’envie de liberté, de courage.
Catherine
Paru en mai 2018. Existe aussi au format numérique.
David Foenkinos nous entraîne avec malice et habileté dans une intrigue rythmée au coeur du monde de l'édition : Delphine, éditrice talentueuse et ambitieuse, et son compagnon, Frédéric, romancier en quête d'un premier succès, découvrent dans une bibliothèque recensant les manuscrits refusés par les éditeurs, un roman exceptionnel. Ce manuscrit est signé du nom d'Henri Pick. Après enquête, le dénommé Henri Pick s'avère être un pizzaiolo décédé quelques années plus tôt et qui, aux dires de sa veuve, n'aurait jamais écrit la moindre ligne de toute sa vie... Le mystère reste entier autour de la personnalité de l'auteur présumé de ce livre, mais la maison d'édition décide de le publier, et de profiter de l'aura liée à ce mystère pour asseoir la popularité de l'ouvrage. Grand succès commercial, le roman sera bientôt au coeur de bien des questions et l'objet d'enquêtes du monde littéraire.
Laissez-vous porter par ce récit enlevé, amusant, enjoué, où l'on ne s'ennuie pas une seconde. Voilà un roman léger qui vous fera passer un agréable moment de lecture.
Delphine
Paru en janvier 2018. Existe aussi au format numérique.
Ce très beau roman est le portrait d’une famille sur trois siècles, entre la Côte
d’Or (Ghana) et les États-Unis, à partir d’une femme et de ses deux filles,
demi-soeurs qui ne se rencontreront jamais. Chaque chapitre est comme
un petit roman, évoquant une tranche de vie de la descendance de ces deux
femmes. Une mosaïque finement construite qui aborde les sujets universels
de la famille, de l’héritage et de la filiation, mais aussi les thèmes plus graves
de l’esclavage, du racisme et de la violence sociale. Superbement prenant.
Hélène
Paru en janvier 2018. Existe aussi au format numérique.
Kimiâ attend dans la salle d’attente d’un hôpital parisien et se souvient. C’est
le début d’un récit foisonnant, qui alterne les bonds dans le passé de cette famille
iranienne forcée à l’exil dans les années 1980, et le présent qui convoque
la procréation médicalement assistée et l’homosexualité de son héroïne. A
l’image de ces récits orientaux chatoyants, l’histoire que nous conte Négar Djavadi
nous plonge dans la Perse luxuriante des harems, mais aussi dans l’Iran
des années 1970 qui verra le déclin du Shah, la révolution de 1979 et l’avènement
de Khomeiny. Voici un livre sur l’identité, l’exil, la famille, mais aussi sur
la politique d’un pays qui n’en finit pas de se révolter.
Catherine D.
Paru en avril 2018. Existe aussi au format numérique.
Palpitant roman d’anticipation, mais pas que, Station Eleven est une exploration
de la vie — avant et après le virus qui a décimé la majorité des humains — et de
ce qui survit quand l’humanité a presque disparu : Shakespeare, la musique, la
solidarité, mais aussi la méfiance envers les autres. L’auteur décrit le destin de
plusieurs personnages et nous permet de reconstituer leur biographie et les
liens qui les unissent les uns aux autres, à la fois dans l’ancien monde (le nôtre)
et le nouveau, en cours de reconstruction. Le tout, magnifiquement écrit.
Hélène
Paru en mai 2018. Existe aussi au format numérique.
Avec ce très bon premier tome de sa nouvelle trilogie, Arnaldur Indridason nous plonge dans une période trouble de l'Histoire de son Islande natale, l'occupation anglaise et américaine au début de la deuxième guerre mondiale. Un représentant commercial, Eyvindur, est retrouvé mort au domicile d'un autre représentant, Félix Lunden, tué d'une balle provenant d'un Colt américain et marqué d'une croix gammée sur le front avec son propre sang. C'est le début d'une enquête menée par Flovent issu de la police criminelle islandaise, secondé de Thorson, Canadien né de parents islandais et donc parfait bilingue, désigné par l'état major américain qui ne croit pas en la capacité des Islandais à résoudre cette affaire... Tour à tour, nous allons les accompagner dans la compréhension de la personnalité de la victime, ainsi que de ses proches, pour en arriver à l'intérêt que les Nazis portaient à la race nordique des Islandais et du coup, à leurs recherches anthropologiques et génétiques pour retrouver cette "race restée pure depuis les Vikings", le tout mâtiné d'espionnage et de contre-espionnage... Plus qu'un excellent roman policier, il s'agit également ici de l'exploration sociale et historique du contexte particulier de cette époque, la "Situation", qui a amené nombre de jeunes femmes à rencontrer et séduire les soldats étrangers en espérant ainsi échapper à leur destin souvent pauvre et rural.
La force d'Indridason est de retranscrire avec force et sensibilité tout ce contexte historique méconnu dans nos contrées, tandis que nous nous attachons progressivement aux personnages des deux enquêteurs, inexpérimentés mais volontaires à la recherche de la vérité. Un très bon polar, au rythme plus lent, mais à l'atmosphère dense et palpitante! On attend avec impatience le tome 2, dont le premier chapitre clôt l'ouvrage.
Catherine D.
Paru en février 2017 aux éditions Métaillé. En format poche depuis février 2018. Existe aussi en format numérique.
Des Etats-Unis à la France en passant par Berne, Berlin et Moscou, de la télé-réalité au Bauhaus, on traverse avec ce Bal mécanique un siècle d’Histoire et de culture, de modernité et d’avant-garde, des spoliations nazies aux « purges » opérées dans ces émissions télévisuelles si convoitées pour téléspectateurs en mal de gloire éphémère.
Roman scindé en deux grandes parties faisant référence à deux périodes historiques éloignées et à la chronologie éclatée, nous sommes plongés dès la première ligne dans le tournage de l’émission de téléréalité créée par Josh Shors, qui connaît un immense succès aux Etats-Unis. Son père octogénaire, Carl, artiste-peintre renommé, alcoolique et dépressif, vit dans un petit village français et ne semble pas très proche de son fils. Lui-même est le fils de Théodore Grenzberg, grand marchand d’art du début du 20ème siècle en Allemagne, qui a préféré confier son fils à un couple d’amis en partance pour les Etats-Unis lors de la montée du nazisme. Dès lors, Carl est déraciné et ne reverra plus jamais ses parents pris dans le tourbillon de l’Histoire. Un peu par hasard, en lisant le journal, celui-ci va faire une découverte qui va bouleverser sa fin de vie et par ricochet, celle de son fils et de sa belle-fille… On amorce alors la deuxième partie du livre qui met en lumière la célèbre école artistique du Bauhaus à travers le personnage lumineux et libre de Magdalena, jeune femme indépendante des années '20, dont le parrain n’est autre que Paul Klee, grand ami de… Théodore Grenzberg.
Tout y est, l’art, la culture, le divertissement ; à chaque époque ses visionnaires et ses détracteurs, ses éclats artistiques et ses mensonges, ses succès et ses rejets… Voici une véritable ode à la liberté et au pouvoir de la création, une formidable épopée familiale dont on ne peut se détacher une fois la dernière page achevée. Sombre et éblouissant !
Catherine D.
Paru en août 2016 chez Anne Carrière. En format poche depuis janvier 2018. Existe aussi au format numérique.
Voici un roman dense à l'écriture acérée pour raconter l'histoire de Laus Hirschkuh, un jeune allemand de 19 ans qui aime les hommes et qui passera quatre années remplies d'effroi à Buchenwald. Revenu à Leipzig, la difficulté de dire l'horreur, le difficile retour à la "normalité" au sein d'une famille qui ne cherche ni à comprendre ni à accepter sa différence, le poussent à s'exiler en France. Là-bas, peut-être qu'une nouvelle vie est possible, même si les cauchemars de l'enfermement, des violences physiques et psychologiques et l'omniprésence de la mort ne le quitteront jamais complètement.
Un roman dur, mais essentiel sur un sujet peu traité en littérature.
Catherine D.
Pau en mars 2016 chez Actes Sud. En format poche depuis janvier 2018, existe en format numérique.
On est en 1963. La Seconde Guerre est encore tout près dans les souvenirs et la guerre d'Algérie fait des dégâts... C'est pour fuir cette dernière que Franz, 8 ans, et son père Abraham, sont venus s'installer dans la petite ville de Tilliers.
Franz adore lire des illustrés, se balancer, explorer la grande maison et les passages secrets. Il a des questions plein la bouche, surtout une qu'il gardera pour lui jusqu'à la fin du livre : qu'est-il arrivé à sa maman ? Quant à Abraham, le père de Franz qui est aussi médecin, il dégage la sympathie et l'empathie de toute sa grande taille. Ces deux-là vont faire plusieurs rencontres en se créant leur nouvelle vie à Tilliers. Autant de personnages attachants que Martin Winckler excelle à rendre plus vrais que nature. On retrouve avec plaisir le talent de Martin Winckler pour raconter des histoires tout en appuyant les propos qui lui sont chers : notamment une certaine vision de la médecine, humaine et à l'écoute. On retrouve aussi son grand savoir-faire de romancier, habile à nous ficeler des constructions qui tiennent en haleine, des atterrissages superbes et à truffer son livre de références historiques ou littéraires. Captivant, romanesque, délicieux, et à mettre entre toutes les mains.
Natacha
Paru en janvier 2016 chez POL. En format poche depuis août 2017. Existe en format numérique.
Son destin est une mise en garde. Mais en même temps, je ne connais pas d’autre femme écrivain. C’est que les poètes sont des hommes. J’ai compris alors que je ne devais parler de mes projets à personne.
Hekla a 21 ans et débarque à Reykjavik avec en tête un seul objectif : devenir écrivain. Mais dans l’Islande des années soixante, ce n’est pas exactement ce qu’on attend d’une jeune femme... Entourée de son ami homosexuel Jon John qui rêve de stylisme et de son amie d’enfance, Isey, devenue mère au foyer mais qui rêve elle aussi de mots couchés sur le papier, Hekla va bousculer les cases et refuser le déterminisme de genre. Elle fera tout pour y arriver, peu importe les moyens utilisés.
Dans sa langue poétique et douce, Audur Ava Olafsdottir nous offre une fois de plus un roman dans lequel l’énergie créatrice est reine et où les rêves nous tiennent éveillés.
Catherine D.
Paru en août 2019, traduit de l’islandais par Eric Boury. Existe aussi au format numérique.
Voici un roman à rebondissements, conté d’un rythme soutenu qui nous transporte du Maghreb à Paris, puis à Berlin, dans les années 1920. Hédi Kaddour nous montre comment peuvent cohabiter trois civilisations dans une petite ville imaginaire du Nord du Maghreb : les autochtones, assez traditionnels, les colons français plutôt conservateurs qui se disent « Prépondérants » et les excentriques Américains venus y tourner un film hollywoodien. Hédi Kaddour a le don pour conter les histoires et nous faire aimer ses personnages hauts en couleurs.
Véronique
Paru en août 2015 chez Gallimard, ce roman est paru au format poche chez Folio en octobre 2017. Existe aussi en version numérique.
Dans ce très beau roman, on suit le personnage de Wendy (13 ans), subitement confrontée à la disparition de sa mère dans les attentats du 11 septembre à Manhattan. Ayant des difficultés à continuer à vivre « comme avant », ne sachant pas comment gérer son propre deuil et celui de ses proches, elle saisit l’occasion que lui offre son père de le rejoindre en Californie. À l’autre bout du pays, elle apprendra à connaître son père (jusque-là plutôt absent, mais idéalisé par l’adolescente).Maynard nous offre encore une fois des personnages très bien campés et une histoire remplie d’émotion, que l’on dévore avec un plaisir plein de larmes.
Hélène
Paru en septembre 2016 aux éditions Philippe Rey, ce roman a été édité en septembre 2017 en poche chez 10/18. Aussi disponible en version numérique.
Londres, 1920. Deux années ont passé depuis la fin de la terrible guerre. Dans cette époque où tous les équilibres semblent rompus, nous suivons trois personnages féminins attachants, ainsi que leurs frères, maris, collègues, amis, pendant les cinq journées qui précèdent le 11 novembre 1920, jour de la cérémonie en mémoire du soldat inconnu britannique. Tout est si juste, émouvant, équilibré dans ce roman : la construction, la pudeur, le poids de l’Histoire sur les liens d’amour, d’amitié, de famille. C’est un roman des nœuds qui se délient, des paroles qui libèrent. Nous vous invitons chaleureusement à le découvrir !
Natacha
Paru chez Gallimard en janvier 2016, ce roman est sorti en édition poche en août 2017. Aussi disponible en édition numérique.