593.
C'est pourquoi la médecine castor est une pensée du vivant, humains compris. C'est une méthode concrète pour participer en vivant humain à l'autoguérison du monde vivant.
722.
Nous ne sommes pas de la terre, nous sommes de l'eau hantée et structurée, protégée dans des peaux - labyrinthiser l'eau en nous et hors de nous est notre plan de survie pour explorer les déserts.
Encore une lecture essentielle qui nous est offerte par Baptiste Morizot, philosophe du vivant, et Suzanne Husky, artiste dont la pratique créative de médias mixtes est centrée sur les relations entre l’Homme, les plantes et la terre. Ils produisent à eux deux un magnifique ouvrage, proposant 880 aphorismes ponctués de superbes aquarelles nous rappelant (mais en avions-nous seulement connaissance?) à quoi ressemblaient les rivières, celles que nous avons bétonnées et réduites à de sombres "pistes de bowling", dans le temps d'avant l'éradication d'une espèce considérée comme nuisible, à savoir le castor. Plus on tourne ces pages, plus on se demande pourquoi nous avons tant oublié le rôle essentiel de ce génial rongeur, protecteur de nos rivières et donc de l'eau, elle-même productrice de vie, sans laquelle tout se meurt. Heureusement, des solutions existent, mais il faudra du courage et de l'entêtement pour les réaliser, des solutions qui se doivent d'être à l'écoute de ces cours d'eau oubliés, et qui ont déjà fait leurs preuves, aux Etats-Unis notamment. C'est tout le combat de ces deux auteurs, dont l'action ne se limite pas à l'écriture d'un livre mais qui trouve son origine et son prolongement sur le terrain, notamment français, les pieds littéralement dans l'eau, suivant l'exemple du travail des castors "pour amplifier la vie".
Voici un livre indispensable à glisser dans les mains de tout responsable politique, comme dans celles de tout amateur de forêt, d'animaux sauvages, de cours d'eau, du vivant, d'écologie au sens le plus large du terme. Un livre positif qui veut nous reconnecter à la terre, une Terre qui ne pourra continuer à nous nourrir que si l'eau coule en elle. Brillant et passionnant !
Catherine D.