Nous sommes à Londres en 1920. Deux années ont passé depuis la fin de la terrible guerre où tant de choses ont changé pour tous : les hommes revenus vivants qui, profondément marqués, peinent à retrouver du travail, un amour simple et une place dans ce monde. Et les femmes, qui tentent de les comprendre, tout en pansant leurs propres blessures - celles de la perte, souvent.
Dans cette époque où tous les équilibres semblent rompus, nous suivons trois magnifiques personnages.
Hettie a 19 ans et, tous les soirs, elle travaille pour gagner de l'argent pour elle, pour sa terrible mère et pour son frère rendu amorphe par la guerre. Son travail est particulier: pour six pence, elle accompagne dans un salon de danse les hommes qui n'ont pas de partenaire. Avec son amie Di, elle sort aussi danser pour le plaisir et fait l'étrange rencontre d'Ed dans une soirée où la musique l'enivre.
Evelyn, elle, a perdu son fiancé pendant les combats. Elle voit chaque jour défiler devant son bureau les anciens soldats qui revendiquent une meilleure pension, et pour qui elle remplit des formulaires en trois exemplaires.
Ada a perdu son tout jeune et unique fils. Elle voudrait comprendre, n'a reçu que des informations lacunaires sur les circonstances de sa mort au front. Entre elle et son mari, Jack, ce deuil impossible creuse un fossé qui s'agrandit...
Ces trois femmes attachantes, nous les suivons ainsi que leurs frères, maris, collègues, amies, pendant les cinq journées qui précèdent le 11 novembre 1920, jour où une immense cérémonie est organisée en mémoire du soldat inconnu britannique.
Tout est si juste, émouvant, équilibré dans ce roman : la construction, la pudeur, le poids de l'Histoire sur les liens d'amour, d'amitié, de famille. C'est un roman des nœuds qui se délient, des paroles qui libèrent. C'est bien plus encore et nous vous invitons chaleureusement à le découvrir !
Un grand coup de cœur, vraiment.
Natacha
Janvier 2016