C'est l'histoire d'une jeune femme habitant une petite ville très au Nord des États-Unis, d'où toutes les routes partent vers le Sud, où presque tous les hommes sont des marins, où presque tout le monde est alcoolique.
Elle pense qu'elle est une sirène. C'est ce que son père lui a raconté, quand elle était petite. Lui a disparu en mer, mais elle pense qu'il reviendra, tel Triton, pour la chercher.
Elle vit dans une grande maison encombrée avec sa mère, qui guette elle aussi son mari disparu, et son grand-père, ancien imprimeur cherchant ses mots, occupé depuis des années à écrire son propre dictionnaire.
Elle est amoureuse d'un homme plus âgé qu'elle, qui a combattu en Irak et qui en est revenu profondément différent, marqué de manière indélébile par son expérience.
Sa mère lui dit de partir vers le Sud, de se réinventer loin du vase clos où elle a grandi. Bien qu'elle perde lentement pied, elle est retenue par l'espoir que son père revienne, et par celui d'être un jour aimée de Jude.
Voici un livre qui sort de l'ordinaire pour nous happer, qui ne fait qu'une bouchée de nous comme nous n'en faisons qu'une de sa lecture. Seul l'océan pour me sauver est un texte hypnotisant, dans lequel on nage au gré des courants d'un océan omniprésent, un livre teinté de poésie et de réalisme magique. On est fasciné.e par la prose de Samantha Hunt, tellement singulière, traduite avec talent pour le public francophone par Alex Ratcharge. Encore une pépite dénichée par les éditions du Gospel, avec une très belle postface de Maggie Nelson. Coeur coeur coeur.