Nous savons que la vie a une fin. Pourquoi faudrait-il croire que la mort dure éternellement ?
Difficile de raconter ou d'écrire sur un roman qui rend l'indicible et l'ellipse palpables, une fresque d'une rare beauté alors qu'on y passe de guerre en guerre, de disparition en disparition, de désir en désir, d'une génération à une autre; n'est pas Anne Michaels qui veut. Etreintes laisse une trace indélébile sur son/sa lecteur/lectrice, chaque page contient une phrase qui nous immobilise par sa justesse et son évidence, et si la chronologie d'apparence désordonnée nous donne le tournis, c'est pour mieux nous faire ressentir le poids des vivants et des morts, l'amour par-delà le monde sensible, le désir permanent au coeur du tourbillon des guerres incessantes, le charme d'un instant suspendu. Tout simplement m.a.g.n.i.f.i.q.u.e !
Ce qu'on donne ne peut pas nous être enlevé.
Un grand merci à Dominique Fortier qui a superbement traduit ce texte impalpable.
Catherine D.